Pourquoi je n’ai jamais été micro-entrepreneur ?

Vous avez tous entendu les affirmations suivantes :

Lancez votre premier business en micro-entreprise. C’est le plus simple et le plus rapide. Concentrez-vous sur votre coeur de métier et votre expertise. Vous aurez le loisir de changer de statut plus tard.

Tout cela est parfaitement vrai.

Mais pourtant, je n’ai absolument pas fait comme ça. Je vais partager ici et avec vous les raisons qui m’ont poussé à ne pas me lancer en auto-entrepreneur. Cela vous donnera peut-être des idées pour faire pareil… Ou le contraire ! 🙂

J’ai travaillé dans l’illégalité

Ce premier titre a clairement une vocation un peu provocatrice ! Certains le qualifieront même de « Putaclic ». Ce qui n’est pas entièrement faux…

Mes premiers essais de monétisation d’un site internet remontent à mon premier blog. Lancé en 2014, ce dernier avait pour vocation de me motiver à gérer mes finances personnelles de manière plus efficace.

A l’époque, j’ai rapidement commencé à discuter avec d’autres blogueurs dans la même thématique. De fil en aiguille, la monétisation est abordée. Et me voilà déjà à déployer quelques bannières de publicité sur mon blog. Au travers de la régie de Google, AdSense.

Autant vous le dire tout de suite : je ne suis pas devenu millionaire grâce à ça ! Mais j’étais plutôt content des quelques dizaines d’euros que cela me rapportait 🙂 . Chaque mois et de manière plutôt passive.

Chaque sous gagné en France doit être déclaré à l’administration fiscale. Mais je n’ai rien fait de tel. Je n’en suis pas fier.
Etait-ce parce que je ne savais pas comment déclarer ces quelques euros ? Sans doute en partie.
Peut-être également n’ai-je pas pris le temps de chercher, tout simplement.
J’ai aussi lu ici et là qu’il existait une tolérance du fisc pour ces petites sommes. Très franchement, je n’ai jamais pris le temps de le vérifier. Et j’en doute beaucoup !

On parle ici de toutes petites sommes. Je n’avais à l’époque pas l’ambition de devenir web entrepreneur. De vivre de mon activité sur la toile. D’ailleurs, je ne savais même que c’était possible.

Mais toujours est-il que je n’ai pas déclaré cet argent 💰. Je n’ai pas créé d’auto-entreprise pour faire les choses proprement.

Illégalité
J’ai gagné mes premiers euros sans avoir créé mon entreprise. Aïe !

J’ai lancé mon entreprise à côté de mon job salarié

Je l’ai dit quelques lignes plus haut : je n’ai pas toujours été web entrepreneur. Issu d’une école d’ingénieur en informatique, j’ai d’abord été développeur. Quelques années après, j’étais chef de projets dans un grand groupe. Un carrière toute tracée se profilait à l’horizon, avec une belle situation en CDI.

Mais déjà les graines du web entrepreneuriat avaient commencé à germer… Je continuais mes expérimentations sur le net, pas toujours avec succès. Mais toujours avec passion et plaisir.

Je n’étais et ne suis toujours pas un grand adepte du risque. Ou alors uniquement du risque calculé. J’ai donc créé ma première entreprise pour bosser proprement. Une entreprise individuelle (ou EI). Mais je l’ai fait en gardant mon rassurant CDI. Non, je n’ai pas choisi la facilité d’une auto-entreprise. Mais nous y reviendrons plus tard.

A titre personnel, je n’avais pas besoin de gagner plus d’argent. Je ne pense pas être dépensier. Mon rythme de vie me convient, je ne suis pas flambeur. Mon salaire suffisait largement à répondre à mes besoins et à ceux de ma famille. Dans l’entrepreneuriat, je ne cherchais pas à gagner plus. Mais à faire sauter certaines contraintes. Mais plus encore, à travailler uniquement sur des tâches dont je percevais la plus-value. Ce qui, avouons-le, n’est pas toujours le cas lorsqu’on est salarié.

Je pense qu’il faut investir dans son business pour le faire grandir

Je n’avais pas besoin de l’argent que générait mes activités en ligne. Je parle de quelques centaines d’euros au commencement. Puis de quelques milliers.

En parallèle et dès la création de cette première entreprise, je me fixais un objectif : vivre de mes business internet d’ici 2 ans. 24 mois pour dégager un revenu équivalent à mon salaire de cadre. Et pour m’assurer de la pérennité des projets mis en place. Mon épouse me soutenait (et me soutient encore) et me poussait à sécuriser le tout avant de quitter mon CDI. Elle avait bien raison.

Pendant cette période, ma logique était donc la suivante : je réinvestissais 100% des gains de ma boîte. L’objectif : la faire grandir, la rendre plus solide. La rendre plus pérenne et plus compétitive. J’investissais, j’investissais et j’investissais encore.

Cumuler job salarié et web entrepreneuriat, en voilà une bonne idée pour se lancer en toute sécurité. Non ?

Notez que maintenant que je vis de mon activité de web entrepreneur à temps plein, cette logique d’investissement continu perdure : dans ma société elle-même, mais aussi dans une nouvelle à venir et dans l’immobilier, comme je l’évoquais dans le billet sur mes ambitions 2020.

Vie de salarié
Si vous avez l’opportunité de créer votre entreprise sans quitter votre CDD ou CDI, profitez-en !

Je ne voulais pas payer d’impôt sur de l’argent dont je n’avais pas besoin

J’étais en Entreprise Individuelle. Ce que la boîte gênerait était investi dans de nouveaux projets. Les bénéfices de la société tendaient donc naturellement vers 0. En conséquence, l’assiette d’imposition faisait de même. Résultat : aucun impact sur les impôts sur le revenu du foyer, ou presque. Quelques sous partaient tout de même à l’ex-RSI.

Pour rappel, de manière un peu simplifiée :

  • L’argent que gagne une boîte vient augmenter son chiffre d’affaires
  • Les dépenses créent des charges (et des amortissements)
  • Si on soustrait les charges au chiffre d’affaires, on obtient le bénéfice de la société. Bénéfice qui correspond peu ou prou à l’assiette d’imposition (le montant final sur lequel sera calculé l’impôt)

En micro-entreprise, le calcul aurait été différent. La notion de charge n’existe pas en auto-entreprise. L’assiette d’imposition est un pourcentage du chiffre d’affaires. Point. Dans mon cas, cela voudrait dire que j’aurai payé des impôts… sur de l’argent que mon entreprise n’avait plus car réinvesti.

Vous comprenez ainsi que dans mon cas, il était clairement plus intéressant de ne pas me lancer en tant qu’auto-entrepreneur. Mais plutôt de choisir une « vraie » structure.

Récupération de la TVA

Autre point qui peut-être intéressant. En micro-entreprise, vous ne pouvez pas récupérer la TVA ! Alors que c’est possible pour… Tous les autres statuts 🙂 .

En une phrase : les achats de votre entreprise seront hors taxe. 20% d’économie, ce n’est pas rien. Prenons un exemple.

En tant que futur web entrepreneur, vous souhaitez vous acheter le dernier MacBook Pro à 2000€. Pour être efficace et parce que c’est classe 🙂 . Distinguons les 3 cas qui nous intéressent :

  • Vous vous l’offrez à titre personnel. Vous payez 2000€. Sujet clos.
  • Vous êtes auto-entrepreneur. Vous payez 2000€. Fin.
  • Vous avez votre société. Qui n’est pas une micro-entreprise. Vous l’achetez 2000€. Votre boîte va récupérer un peu plus de 330€, montant qui correspond à la TVA. Coût réel : 1667€.

En bonus, et seulement pour ce troisième cas, cette dépense sera déduite de votre assiette d’imposition et réduira les impôts futurs de votre boîte.

Argent
Impôt, TVA, charge, investissement, … Choisissez le bon statut pour votre première société

Ce n’est pas compliqué de créer une entreprise

Mais c’est long 🙂

Il faut parfois être patient. Mais si vous êtes bien accompagné, par un comptable notamment, ça n’a rien d’insurmontable. C’est ce que j’ai fait pour chacune des sociétés que j’ai montées jusque là.

Notez également que la micro-entreprise est plafonnée en terme de chiffre d’affaires. Il me semble qu’on y est autorisé à dépasser deux fois ce plafond, mais il faudra ensuite créer une nouvelle société plus « traditionnelle ».

Le mot de la fin

Au travers de cet article, j’ai voulu vous montré que lancer son premier business en ligne ne doit pas nécessairement se faire au travers d’une micro-entreprise. Je ne dit pas que c’est une mauvaise solution.

Je dis qu’une petite étude de votre situation vous permettra de savoir si c’est une bonne ou une « moins bonne » piste.

Mais n’hésitez pas trop longtemps. Ce sujet ne doit pas devenir un frein ou une excuse pour ne pas vous lancer. Quelque soit le statut pour lequel vous opterez pour tenter votre aventure sur le web, vous faites le bon choix : celui d’une nouvelle vie qui s’offre à vous, plus libre et plus épanouie.