Parasite Eve : jeu culte de la première PlayStation

Parasite Eve : jeu culte de la première PlayStation

Ayant connu une très belle épopée, la PlayStation première du nom a ravi la jeunesse de beaucoup de gamers invétérés actuels. Associée à plusieurs titres phares qui sont encore aujourd’hui incontournables, la console de Sony aura également vu naître des jeux cultes qui, malheureusement, seront classés sans suite par les développeurs. C’est d’ailleurs le cas de Parasite Eve, un RPG du genre Survival Horror très apprécié des gamers d’antan. Nostalgiques ou jeunes joueurs curieux de découvrir les jeux phares vintage, découvrez un survol complet concernant ce titre signé SquareSoft.

Présentation du jeu

En 1997, la PS1 connait un tournant majeur en voyant le jeu Final fantasy VII débarquer sur la plateforme. Squaresoft et Sony, jusqu’alors deux marques des plus influentes dans leur domaine respectif, signent un partenariat qui va donner une dimension incroyable à ce titre.

Parasite Eve : jeu culte de la première PlayStation
Capture d’écran du jeu Parasite Eve

En parallèle, Capcom dévoile un titre prometteur et audacieux : Résident Evil. C’est en voyant le succès phénoménal de ce dernier que Hironobu Sakaguchi, le concepteur de la série Final Fantasy, décide de parier sur un concept original, certes risqué, mais qui vaut le coup d’être tenté : il s’agit de concevoir un jeu qui combinerait les deux genres très populaires de l’époque, à savoir le RPG et le Survival Horror. C’est ainsi que Parasite Eve a vu le jour.

Pour mener à bien cette aventure, Squaresoft n’y est pas allé de mains mortes et a carrément débauché la majeure partie de l’équipe en charge du développement de la série des Resident Evil chez Capcom.

Fort de l’arrivée de ce renfort de poids, le projet peut enfin débuter en se basant sur le roman d’Hideaku Sena. Pour la petite histoire, vous incarnez une inspectrice de police du nom d’Aya Brea, décidée à poursuivre une cantatrice du nom de Melissa Pierce qui a transformé la ville de New York en véritable scène apocalyptique digne juste à la veille de Noël.

Place alors à une ambiance Final Fantasy dans un décor à la Resident Evil, de quoi faire plaisir (ou pas) aux fans inconditionnels des deux genres.

Scénario

Parasite Eve est tirée d’un roman de science-fiction écrit par Hideaku Sena et qui est sorti trois ans avant le jeu.

L’histoire débute dans une salle d’opéra où la chanteuse, Melissa Pierce, donne un concert et où l’inspectrice de police, Aya Brea, fait partie du public. Malheureusement, la cantatrice développe une sorte de symbiose dans son organisme qui va la transformer en une créature inhumaine lui faisant perdre le contrôle de son esprit et de son corps.

Elle va alors carboniser tous les spectateurs excepté la policière, et c’est d’ailleurs une intrigue qui va avoir son importance dans la suite de l’aventure. En effet, le parasite qui se trouve dans le corps de Melissa s’appelle en réalité Eve et se propage sur tous les êtres vivants de la ville, la plongeant dans un chaos total. Aya est néanmoins immunisée contre les virus, et décide de poursuivre Melissa (désormais Eve) dans toute la ville de New York afin de stopper l’envahissement.

L’aventure commence alors et Aya, épaulée de son coéquipier Daniel et d’un chercheur japonais du nom de Maeda. Ce dernier va avoir son importance dans le jeu et sera d’une aide considérable à la policière, puisqu’il a déjà été témoin du même phénomène au Japon quelques années auparavant.

Dans sa globalité, le scénario est très bien pensé et l’expérience de Squaresoft a beaucoup joué dans la mise en place et la personnalisation de l’histoire pour ne pas être une pâle copie du roman. Exclusivement en anglais, le jeu nécessite une certaine tolérance à la langue de Shakespear si vous souhaitez réellement saisir les détails et ne pas zapper bêtement les cinématiques.

Principe du jeu

Le jeu est donc un subtil mélange de RPG et de survival horror. Le côté « Survival » prime d’ailleurs beaucoup, puisque vous aurez affaire la plupart du temps à une ambiance glauque et vous enquêterez la plus grande partie du jeu de nuit dans des lieux où vous ne souhaiterez pas vous rendre même le jour.

Les environnements sont donc parfaitement pensés pour faire ressortir le meilleur (ou le pire) de New York en arpentant les égouts, les entrepôts désaffectés ou les stations de métro lugubres sans la moindre signe de vie. Vous aurez également à visiter le Central Park et des lieux beaucoup moins inhospitaliers tels qu’un hôpital ou un commissariat.

Les ennemis (et ils sont nombreux) sont des restes d’humains ou d’animaux qui ont muté en monstres visqueux suite à leur contact avec les Mitochondria (les virus dispersés par Eve). Les boss sont également diversifiés et prennent toutes sortes de formes tels que des arachnides, des crabes et autres.

Le style Survival Horror est également mis en avant concernant la gestion de votre inventaire. Vous n’avez à votre disposition qu’un stockage limité d’objets à récolter tout au long de l’aventure. Munitions et items pratiques et utiles sont un véritable casse-tête si vous êtes habitués des jeux bourrins dans lesquels vous tirez sur tout ce qui bouge. Toutefois, rassurez-vous, car vous allez très vite vous habituer à cette tendance.

Là où Parasite Eve bascule du côté du RPG, c’est au niveau de la collecte des points d’expérience et des compétences tout au long des combats. Les attributs tels que les sorts magiques à la façon Final Fantasy font leur apparition pour apporter une saveur particulière au jeu. Les soins et les nombreuses capacités d’attaque et de défense peuvent être optimisés pour permettre à votre petit groupe d’évoluer dans ce monde cruel et sans pitié.

Il est donc libre à vous de gérer vos points XP selon votre convenance. Bref, le système de gestion de l’expérience est très bien pensé et est fidèle à Final Fantasy, ce qui est un véritable plus pour Parasite Eve.

Game Play

Du côté du gameplay, il est clair que Squaresoft propose du sérieux et mise beaucoup sur ce point. Les déplacements au travers de la ville de New York sont facilités grâce à l’utilisation d’une carte où il vous est possible de choisir votre destination. Vous contrôlez alors Aya pour vous rendre dans un bâtiment à explorer.

Vous devez vous attendre à de nombreux affrontements dans presque chaque recoin de la ville et dans chaque pièce des bâtiments que vous visitez. Pour corser le tout, les monstres bénéficient d’un système de respawn (résurrection) à chaque fois que vous sortez et revenez dans la même pièce. Ce détail devient toutefois assez énervant surtout pour des ennemis auxquels vous aviez eu du mal à vous en débarrasser.

Au moment des combats, vous déplacez Aya dans une aire spécialement dédiée pour cet effet qui varie en taille selon celle de l’environnement où vous vous trouviez. La caméra adopte un angle plutôt atypique qui peut parfois désavantager la vision, mais rien de bien méchant si ce n’est se battre à l’aveuglette contre des monstres prêts à vous réduire en morceaux….

Il n’est pas non plus question de foncer dans le tas comme dans un Beat Them All. Vous devez attendre qu’une jauge d’action soit pleine avant de pouvoir agir. Pour rendre la tâche plus ardue, un dôme vert apparait au moment où vous lancez une attaque. L’ennemi doit se trouver dedans sous peine de voir votre attaque échouer.

Parasite Eve : jeu culte de la première PlayStation
Capture d’écran du jeu Parasite Eve.

Pour les plus froussards, l’option de fuir le combat est possible, mais souvenez-vous que les affrontements sont un moyen efficace de gagner en expérience. Cependant, vous devez insister plusieurs fois avant de quitter définitivement l’arène, puisqu’aussitôt vous aurez reculé, le jeu vous ramène quasi instantanément dans l’aire de combat. Reculez alors plusieurs fois de suite pour faire entendre raison. Il est tout de même conseillé de toujours combattre (Pourquoi y jouer si c’est pour fuir la majeure partie du temps ?).

Vous devez également gérer de manière intelligente votre jauge de magie. En effet, plus vous utilisez de sorts, plus elle mettra du temps à se régénérer. Pensez donc à deux fois avant de balancer toute votre magie en début de combat, surtout contre un boss.

Au final, la jouabilité du jeu est excellente. Loin des séquences bourrines où vous appuyez de manière répétée sur une touche pour mener la vie dure à vos ennemis, vous devez user d’un stratagème pour venir à bout des monstres. Vous devez également prendre le temps d’observer votre vis-à-vis pour trouver ses points faibles et anticiper ses mouvements.

Durée de vie

Squaresoft est réputé pour offrir une durée de vie phénoménale à ses Final Fantasy. Parasite Eve étant un hybride entre deux genres différents, le studio a préféré opter pour un consensus en proposant une histoire relativement longue pour un survival horror classique, mais beaucoup plus courte pour un RPG.

Si vous y mettez du vôtre et sans aborder les quêtes annexes, l’histoire se boucle en 8 heures environ. Si vous êtes plutôt joueurs et vous décidez de prendre votre temps en abordant ces missions facultatives, il est important de vous informer qu’elles sont fastidieuses et de nombreux risquent rapidement de passer leur chemin.

Les boss sont également difficiles à battre, de quoi vous occuper un bon moment avant de poursuivre l’histoire. Néanmoins, la persévérance et la stratégie seront vos meilleurs alliés pour en venir à bout.

Une fois le jeu achevé, un mode « Partie + » est débloqué, vous permettant de recommencer l’aventure en ayant à disposition toutes les armes, compétences et magies de l’aventure précédente. Vous prendrez ainsi plus de plaisir là où vous avez galéré dans la partie d’avant.

Un mode arcade nommé « Chrysler Building » est également débloqué, vous invitant à grimper 77 étages d’un immeuble où chaque section prend la forme d’un labyrinthe rempli de monstres. Un boss apparait tous les 10 niveaux, et la sauvegarde n’est valable qu’après chaque boss. Ainsi, si vous vous faites tuer par le moloss du 20e  étage, vous devez reprendre depuis le 11e, excitant, non ?

Graphisme

Il s’agit de la PlayStation première du nom, il ne faut donc pas s’attendre à une résolution 4K avec des effets antialiasing ou des textures HD. Toutefois, pour son époque, le graphisme était parmi ce qui se faisait de mieux parmi les jeux.

Squaresoft a encore une fois été fidèle à la règle en proposant des décors 3D pré-calculés très tendances, d’ailleurs utilisés dans Resident Evil ou Final Fantasy 7. Pour faire simple, l’écran est fixe et le personnage évolue depuis une certaine vue jusqu’à basculer dans une pièce ou un autre lieu.

Parasite Eve : jeu culte de la première PlayStation
Capture d’écran du jeu Parasite Eve.

L’environnement est très bien fourni en détails, avec l’ambiance lugubre, sombre et parfois macabre qui pèse tout au long du jeu très bien réalisée. Les designers ne sont véritablement pas allés de main morte pour offrir une qualité de finition plus qu’acceptable, voire exceptionnelle pour son temps.

Les personnages et les monstres bénéficient de la technologie 3D chère à Final Fantasy 7, et les cinématiques sont bien soignées en se basant sur le moteur du jeu hormis les scènes où Eve et les boss font leur apparition.

Bande son

Concernant la musique de fond, Squaresoft a opté pour la qualité plutôt que la quantité. En effet, les thèmes musicaux ont tendance à se répéter fréquemment au cours du jeu, mais avec une qualité au rendez-vous.

Chaque musique est parfaitement adaptée à la situation : douce, agréable à entendre et même relaxante lors des séquences d’enquête et de discussion, et agressive lors des phases de combat.

Dès que vous pénétrez dans une zone lugubre qui est susceptible de voir un monstre apparaitre à tout moment, l’ambiance musicale s’adapte également à la situation en proposant un fond sonore qui fait quasiment froid dans le dos.

Afin de proposer une bande musicale d’une qualité presque irréprochable, Squaresoft s’est entouré de la talentueuse musicienne Yoko Shimomura, réputée pour avoir monté les « Original Sound Track » de Kingdom Hearts, Street Fighter 2 ou Super Mario RPG.

Les autres bruitages tels que les armes à feu sont également très réussis. L’ensemble s’associe parfaitement à la musique pour offrir un contenu sonore digne des grands chefs d’œuvres.

Conclusion

Au final, Parasite Eve est un pari réussi pour Squaresoft. Dans sa globalité, il offre une toute autre perspective aussi bien aux RPG qu’aux Survival Horror en mariant deux genres que personne n’imaginait associable. Il est vraiment dommage que l’Europe n’ait pas bénéficié de ce premier volet (sauf en important le jeu, ce qui n’était pas donné à tout le monde) et ait dû patienter jusqu’au second pour enfin découvrir les délices de ce titre.