Si vous n’êtes jamais tombé en panne, peut-être n’avez-vous jamais entendu ces mots. D’ailleurs, il est peu probable que vous en entendiez parler régulièrement à moins d’être dans le secteur de l’automobile, tel les dépanneurs ou les garagistes. Et pourtant… Comme souvent, on n’a pas besoin de savoir ou d’avoir quelque chose, jusqu’au jour où… Et là, il faut rechercher en vitesse une solution, quitte à devoir payer beaucoup plus cher. C’est pour cette raison que ce guide vous explique tout ce qu’il faut savoir sur l’OBD2, ou OBD-II, ainsi que sur l’ELM327 qui n’est autre que l’interface permettant de lire les infos reçues à travers le connecteur OBD.
Qu’est-ce que l’OBD2 ?
L’OBD2 est un connecteur, déjà relativement ancien. Du moins, cela fait longtemps qu’il est installé dans les véhicules. Et à moins de posséder un ancêtre, votre voiture en dispose, même si vous ne le voyez pas de manière apparente….
Le connecteur OBD permet à l’humain de communiquer avec la voiture depuis plus de 30 ans. Et ainsi de faire les réparations adéquates. D’ailleurs, c’est grâce à ce système que votre garagiste peut diganostiquer un problème et vous en faire part quasi instantanément sans devoir démonter toute la voiture.
Bref, l’OBD est née en Californie (comme bien souvent) en 1985. C’est à cette époque que l’électronique a réellement commencé à devenir embarqué dans les véhicules. Et plus uniquement sur les véhicules haut de gamme ou de prestige. La première des applications de l’électronique embarquée fut le calculateur d’injection. Pour rappel le calculateur d’injection permet de calculer précisément le mélange air-essence entrant dans les pistons.
L’OBD fut introduite par la Californian Air Resources Board, ou CARB en abrégé qui est également l’abrégé en anglais de carbone. C’est d’ailleurs pour cela que les connecteurs ont été installés à l’origine. Pour calculer le niveau d’émissions polluantes des véhicules.
Par la suite, les constructeurs ont améliorés le système au fil du temps afin de lui donner de nouvelles applications, mais aussi pour simplifier les procédures de maintenance.
En Europe, ces constructeurs automobiles ont intégré le système OBD dans leurs véhicules à partir de 1990. Cependant, elle n’est réellement devenue obligatoire qu’en 2004, suite à la directive Européenne 98/69/EC, pour tous les véhicules de moins de 2,5 tonnes. En 2007, la réglementation s’est étendue à tous les véhicules, y compris les utilitaires et les véhicules roulant au GPL/GNL.
un OBD, mais plusieurs normes
Comme vous l’avez remarqué, nous vous avons parlé du connecteur OBD et non du OBD2. Et pour cause, l’OBD2 n’est qu’une des normes qui s’appliquent aux connecteurs OBD. Dans ce paragraphe, nous reprenons les plus importants.
L’OBD1 est le connecteur standardisé. C’est aussi celui qu’on nomme tout simplement OBD. Il est identique sur tous les véhicules et dispose d’un protocole de communication. Ce dernier est généraliste, mais reste spécifique à chaque constructeur.
L’OBD2 est arrivée en 1994. A ce titre, on le qualifie de deuxième génération, d’où son nom. Cette nouvelle prise dispose de 16 pôles. Cela permet de spécifier des codes de pannes standardisés ou DTC (Diagnostic Trouble Codes, en anglais).
L’EOBD est identique au connecteur OBD2. Mais le protocole embarqué est spécifique à l’Europe et aux véhicules européens. Elle reprend les valeurs de la norme EURO03 puisqu’il est apparu en même temps. A noter que nous sommes déjà à l’Euro6. Pour rappel, les normes Euro légifèrent sur les émissions polluantes des véhicules, aussi bien en rejet de CO2 qu’en matière de recyclage des véhicules. Lorsque le seuil des émissions d’échappement dépassent la norme, un voyant lumineux doit s’allumer sur le tableau de bord et lé véhicule doit enregistrer les données suivant des codes précis pour le troubleshooting. L’EOBD a, en partie, été manipulée dans l’affaire Volkswagen.
Le JOBD est un système similaire utilisé au Japon.
Comment fonctionne l’OBD2 ?
Il faut savoir qu’un véhicule moderne embarque en moyenne entre 15 et 20 boîtier électroniques. C’est ce qu’on appelle les calculateurs. On pourrait les comparer à des mini processeurs. Leur nombre varie en fonction des options embarquées, car chaque calculateur gère un programme spécifique.
Tous ces procos sont reliés aux différentes parties du véhicule via le faisceau électrique et sont gérés de manière centrale par le cerveau de la voiture, un gros calculateur central. Le dialogue entre la tête et les différents calculateurs se fait par réseau multiplexé (BUS).
La prise OBD n’est en fait qu’une prise secondaire qui permet de brancher une interface externe au processeur central de la voiture, pour en retirer les informations nécessaires et un diagnostic. Le diagnostic est un programme automatisé qui permet d’obtenir les informations complètes du véhicule, son fonctionnement, le fonctionnement des sondes (alerte pression pneu, thermomètre extérieur, par exemple) ainsi que les éventuelles erreurs ou pannes que le véhicule a connues. Par exemple : le freinage (ABS/ESP), des problèmes d’injection ou d’admission, etc.
De plus, ce protocole permet de gagner énormément de temps au niveau de la recherche de la panne et permet de déterminer exactement la pièce à remplacer.
L’OBD, un système utile pour entretenir soi-même son véhicule
De fait, on comprend facilement que cette prise permet d’accéder rapidement et facilement à l’ensemble des informations du véhicule. Et pour ceux qui sont calés en mécanique, cela devient tout à fait possible d’extraire les données et de les utiliser pour réparer son véhicule.
Il existe, pour les personnes privées, de petits appareils qui permettent de lire simplement toutes les données. De plus, ces appareils permettent de faire deux choses :
- effacer les codes défauts qui ont été listés par le véhicule
- remettre à zéro le compteur d’entretien courant. Il n’est plus nécessaire d’aller au garage, si le véhicule ne le nécessite pas.
Cela dit, ce n’est pas parce que la prise est standardisée que les données le sont. En effet, chaque constructeur essaie de se protéger de la concurrence. Il ne faut donc pas croire que le monde est tout rose et que l’ensemble des programmes est écrit sous Java ou lisible avec Android. Ce sont des programmes propriétaires, dont le secret est jalousement gardés. D’un constructeur à l’autre, donc, vous aurez une lecture différente et un mini boîtier différent.
Où trouver la prise OBD dans un véhicule ?
La prise OBD se trouvera toujours dans l’habitacle du véhicule. C’est une norme imposée par la réglementation européenne. Cela permet notamment d’avoir accès aux commandes de la voiture tout en diagnostiquant. Pour les garagistes, cela est bien plus facile.
En général, le connecteur OBD est placé à proximité du volant, à gauche du tableau de bord et sous le volant. SI vous vous penchez dans votre véhicule, vous verrez d’ailleurs que sous un cache, de nombreux fils courent. C’est là que se trouve le compartiment à fusibles. Une autre possibilité est de la trouver à proximité du frein à main.
SI vous ne le trouvez pas au premier coup d’œil, ne perdez pas espoir… Vous pouvez trouver l’emplacement précis du connecteur dans le modèle de votre voiture :
- en cherchant sur internet. De nombreux sites listent les emplacements des connecteurs en fonction des marques et des modèles.
- en vous référant au manuel d’utilisation. Vous trouverez l’information au niveau des pages « emplacement des connecteurs OBD.
Comment détecter un problème avec le système OBD2 ?
Comme nous l’avons expliqué dans un paragraphe précédent, le premier intérêt du système OBD n’est pas de permettre un diagnostic facile du véhicule, mais bien de connaître son niveau d’émissions polluantes. Aussi, si un problèmes apparaît à ce niveau-là, le véhicule doit le signaler. Cela est prévue dans la réglementation européenne, suite à l’introduction de l’Euro3 qui fut concomittante à l’obligation d’avoir un connecteur OBD. De fait, ce qui apparaît de plus important dans le connecteur OBD, c’est sa puce qui analyse les émissions en CO2 et NOX (pour les diesels) et qui permet de savoir exactement ce qu’un véhicule rejette.
Cela est utile pour le respect des normes Euro. Mais aussi pour toute la fiscalité qui tourne autour des véhicules, comme les taxes de roulage ou les primes eco-malus. Car, ces primes sont directement calculées sur les émissions d’un véhicule et offrent à l’acheteur un rabais supplémentaires sur les véhicules peu polluants.
Si de nombreuses marques ont recours à des trucs et astuces pour diminuer au maximum leurs émissions, certaines n’hésitent pas à tricher. Le calcul des émissions se font sur un banc d’essai, et non sur route, comme on pourrait le croire de prime abord. C’est ainsi que Volkswagen a mis au point un système de détection de banc d’essai qui permet à ses véhicules de déterminer s’ils sont sur route ou sur banc d’essai. Et dans le dernier cas, le véhicule enclenche un programme qui masquent les données réelles afin que le connecteur OBD ne puisse plus donner les véritables chiffres relevés.
Le voyant lumineux MIL
Pour alerter le conducteur d’un problème, le système dispose d’un voyant sur le tableau de bord : le voyant MIL pour « Malfunction Indicator Lamp ».
Il s’agit d’un pictogramme qui représente un bloc moteur. Il apparaît en orange ou jaune selon les modèles et est présent sur tous les véhicules répondant à la norme Euro 3 ou supérieur. La fomr et la couleur du pictogramme sont spécifié selon la norme ISO 2575.
En fonction du défaut ou de la panne, le témoin lumineux sera tour à tour :
Éteint. Aucun défaut n’est actif. Il est possible qu’il ne soit pas détecté, car certains d’entre eux n’ont pas, ou très peu, d’influence sur le fonctionnement du véhicule. Par exemple, un dysfonctionnement des bougies de préchauffage ne sera pas détecté et ne fera pas apparaître de témoin.
Fugitif. Le témoin s’allume et s’éteint directement. Un problème a été détecté, mais le système n’a pas confirmé sa présence et éteint le témoin.
Allumé. Le cerveau de la voiture a détecté un problème affectant les émissions polluantes. Contrairement au témoin fugitif, ici, le dysfonctionnement est avéré. Il est néanmoins possible de rouler normalement.
Clignotant. Un dysfonctionnement a été détecté par le calculateur central. Cproblème peut entraîner la destruction du moteur ou l’endommagement de certaines pièces. Il est recommandé d’arrêter le véhicule dès que possible. La plupart des constructeurs couple l’apparition de ce témoin avec un système de bridage. Le véhicule est alors limité en puissance et en régime afin de préserver au maximum les pièces moteur.
A deux doigts de la disparition…
Comme beaucoup de systèmes, l’OBD a faillit disparaître pour être remplacé par des connecteurs plus récents. Ce n’est qu’après des mois de négociations que la FEDA a réussi à trouver un accord politique.
Cet accord portait sur la réglementations des véhicules à moteur. Les parties signataires sont la FEDA (la Fédération de la distribution automobile, comptant pour plus de 35.000 emplois), la Commission Européenne et le COnseil de l’Union Européenne.
Sauvée in extremis, le connecteur OBD reste donc encore utilisé aujourd’hui. Non seulement pour le calcul des émissions polluantes, mais aussi pour le diagnostic des véhicules. Et l’accord trouvé prévoit qu’il y ait des avancées en matière de lecture et d’accessibilité aux information pour les garagistes indépendants. Car ceux-ci sont pénalisés par les marques automobiles qui tentent coûte que coûte de garder la main sur les mises à jour de leurs systèmes afin de conserver un monopole. Sauf que cela influe sur la libre concurrence et donc sur les prix et les services qu’un consommateur (nous) peut espérer.
Que vient faire l’ELM327 là dedans ?
L’ELM327 est un outil de diagnostic, sous la forme d’un mini boîtier, pour les amateurs comme pour les professionnels de l’automobile. C’est cet appareil qui permet d’analyser et de lire les données extraites de l’OBD2. Il possède une interface, généralement sous Android qui permet de lire les résultats facilement.
Il est possible de trouver des ELM327 qui communiquent par WIFI, par Bluetooth ou par USB avec la voiture. Tout est une question de préférence et de possibilité avec le matériel dont on dispose et du véhicule.
Couplé avec un ordinateur et un logiciel OBD2, l’ELM327 permet de numériser clairement les codes du moteur, de voir et d’enregistrer les données. Mais il est également possible de voir les performances et les données en temps réel.
Sans surprise, ce type d’outil fonctionne avec tous les véhicules qui ont été produit après l’instauration de la norme et avec ceux qui suivent la réglementation EOBD, pus tardive.
En bref, L’ELM327 permet de :
- lire les codes diagnostics de panne, qu’ils soient génériques ou spécifique à chaque modèle.
- effacer les codes de diagnostic et éteindre les témoins lumineux du contrôle moteur
- afficher les données en temps réel et les enregistrer
- réinitialiser les sondes
Un ELM Bluetooth, c’est possible ?
Il existe en effet des scanner ELM327 Bluetooth. Ce sont des appareils faciles à utiliser et qui sont disponibles librement pour ceux qui désirent en acheter un. Il est possible de le connecter avec un ordinateur et un logiciel OBD2.
L’ELM327 s’insère dans la prise OBD à 16 broches du tableau de bord. A l’intérieur du mini boîtier, il y a un émetteur Bluetooth. Il suffit alors de brancher sa tablette ou son pc portable en Bluetooth et le signal se connecte tout seul. Grâce au logiciel OBD2, généralement écrit avec Android, il est possible d’avoir accès à toutes les informations de la voiture. Ce type d’appareil permet de faire tout ce qu’un ELM fait, seul la connexion avec le logiciel varie.
Un ELM Wifi, c’est possible ?
En effet, le Wifi est une technologie qui permet de lier des objets entre eux. Extraire les données de la voiture par Wifi n’est pas (encore) possible. Il faut toujours avoir recours au connecteur OBD. Cependant, il existe des boîtiers qui ont une prise OBD greffée à un émetteur récepteur Wifi. Il ne suffit plus alors que de connecter son pc sur le wifi pour pouvoir récupérer toutes les données.
Bien souvent, ce type d’appareil prend en charge les différents protocoles OBD2 qu’on peut retrouver. Les cinq plus fréquents sont CAN, KWP2000, ISO9141-2, J1850 VPW et J1850 PWM.
De plus, peu leur importe la manière de lire. Suivant l’ELM327 que vous achetez, il peut supporter Android, iOS ou encore Windows. Soit l’un, soit tous les OS en même temps. Il existe même des applications Android disponibles sur le Play Store…
Un ELM USB, c’est possible ?
L’USb est un mode de connexion et non de lecture. Il est donc tout à fait possible d’avoir un ELM327 avec une connexion USB à l’autre bout du fil. Il s’agit alors d’un câble avec d’un côté une prise 16 pôles compatible OBD2 et de l’autre côté du câble, un embranchement USB.
L’avantage de ce système, c’est qu’il permet de brancher ce qu’on veut sur sa voiture. Tous les pc ont une prise USB intégrée, ce qui en fait l’un des facteurs déterminant lors d’un achat. Qui plus est, c’est la version ELM327 la plus proche de la version de série.
Existe-t-il une différence entre les différentes interfaces et boîtiers ?
Malgré les variantes et les aspects différents, les différentes interfaces sont pratiquement toutes identiques. Pas sur l’aspect, mais sur l’électronique.
Elles remplissent toutes le même rôle, à savoir l’extraction et l’interprétation des données. Au-delà de ça, le montage est identique et la broche compatible OBD2 est également identique. Seul varie, en fait, l’aspect extérieur du boîtier ainsi que la liaison qui se fait entre l’interface et l’appareil de lecture / le logiciel. Le cœur est, et reste, un ELM327. Ainsi, en utilisant un appareil Wifi et un USB, vous aurez le même résultat de diagnostic.
Attention aux copies pirates et contrefaçons quand vous achetez un ELM327 !
L’ELM327 est une propriété d’ELM Electronics. A ce titre, les appareils qui s’équipent d’une puce ELM327 ont droit a un certificat qui reconnaît que la puce est bien une authentique. Mais comme dans beaucoup de chose, il existe des versions pirates, des versions clonées ou encore des copycats. Elles sont facilement identifiables par rapport à la version utilisée.
Le fabricant en est à la version 2.1 depuis très récemment. Mais les modèles les plus vendus sont les versions 1.3 et 1.4. Pour les amateurs qui désirent acheter un appareil, cela ne fait pas de grande différence, car les résultats affichées sont pratiquement identiques à 100 %. Seuls les utilisateurs avertis verront la différence entre ces deux versions, car les différences ne se notent que dans des détails très poussés.
Les versions pirates qui se disent légitimes utilisent souvent la v1.5 ou la v2.0. Elles n’existent pas. Ce sont en fait des versions 1.2 qui ont été « transformées », ou pas !
Comme lire les informations livrées par l’ELM327 avec Android ?
l’ELM327 est un microcontrôleur produit par ELM Electronics. il s’agit donc d’une interface propriétaire qui permet le diagnostic embarqué des véhicules modernes.
L’ELM327 est l’interface la plus standard. C’est celle qui lit le plus de données, mais c’est aussi celle qui est compatible avec tous les protocoles OBD: KWP, CAN, VPN, PWM, etc. Il existe d’autres ELM, mais ceux-ci ne permettent de lire qu’un seul protocole. C’est, par exemple, le cas avec l’ELM320 qui se limite au PWM, l’ELM322 qui ne supporte que le VPN ou encore l’ELM323 qui est conçu spécialement pour le KWP.
Et, évidemment, le protocole diffère sur chaque voiture. De fait, un mini boîtier ELM327 permet de s’affranchir de ces limitations et de l’utiliser sur tous ses véhicules sans distinction.
Enfin, pour communiquer avec l’interface il suffit d’opter pour la version de série, mais qui tend à disparaître au profit des autres solutions, la version USB prévue majoritairement pour les pc, le Bluetooth ou le Wifi selon ses besoins et son lecteur (plutôt un smartphone Android ou un iPad). Il existe un grand nombre de programmes qui se connectent à l’ELM327.
Un logiciel ELM327 typique inclut :
- Instrumentation supplémentaire du véhicule
- Rapport de codes d’erreur
- Effacement des codes d’erreur
Un logiciel ELM327 typique permet d’afficher des données comme :
- Régime moteur
- Valeur de charge calculée
- Température du liquide de refroidissement
- État du système de carburant
- Vitesse du véhicule
- Débit d’air
- Position absolue du papillon
- Pression du collecteur d’admission
- Avance de chronométrage
- Etc.