Les députés britanniques comparent leurs rivaux à LawBreakers lors d'un débat sur les jeux vidéo

Les députés britanniques comparent leurs rivaux à LawBreakers lors d’un débat sur les jeux vidéo

Je dois t’avouer un truc : avant aujourd’hui, LawBreakers était complètement sorti de ma mémoire. Ce FPS compétitif de Cliff Bleszinski avait pourtant ses qualités quand il est sorti en 2017, mais bon… on connaît la suite. Qui aurait cru qu’il referait surface au Parlement britannique ? Pas moi en tout cas.

Et pourtant, voilà que Westminster Hall résonne des noms de jeux vidéo, dans le cadre d’un débat sur une pétition visant à « interdire aux éditeurs de désactiver de manière irrévocable les jeux vidéo qu’ils ont déjà vendus ». Autrement dit, on parle de la campagne Stop Killing Games, un sujet qui me tient particulièrement à cœur quand je vois tous ces titres disparaître du jour au lendemain.

Quand les députés sortent leurs références gaming

Le spectacle était assez surréaliste, je dois dire. Ben Goldsborough, député de South Norfolk, s’est affiché comme fan de Victoria 2, Cities : Skylines et Oddworld. Tom Gordon, du côté des Lib Dems, a fait son coming-out Sims. Jusqu’ici, rien d’extraordinaire, on a tous nos petites addictions gaming.

Mais c’est Mark Sewards, député travailliste, qui a sorti la référence la plus inattendue. Il a mentionné LawBreakers, non pas par nostalgie du bon vieux temps, mais pour balancer une pique bien sentie à ses adversaires politiques : « Un autre exemple que Ross [Scott, fondateur de Stop Killing Games] m’a donné est LawBreakers – un jeu qui aurait sûrement été populaire auprès de certains membres du Parlement précédent. »

Aïe. Tu as entendu ce bruit ? C’est le son d’un critical hit politique qui fait mouche. L’assemblée a d’ailleurs bien rigolé, et Sewards avait l’air plutôt fier de sa petite vanne. Même si j’imagine que certains parlementaires plus âgés n’ont pas forcément saisi la référence.

Entre gaming et protection des consommateurs

Au-delà des petites piques entre politiques, le débat touchait un point crucial : la protection des joueurs face aux pratiques des éditeurs. Sewards n’a pas seulement cité LawBreakers dans sa liste noire – il a aussi mentionné Babylon’s Fall et Anthem, deux autres échecs retentissants qui ont laissé les joueurs sur le carreau.

Ce qui m’a marqué dans son intervention, c’est sa remarque sur les réglementations de protection des consommateurs. Il a pointé du doigt une pratique que je dénonce régulièrement : quand tu achètes un jeu aujourd’hui, personne ne te dit combien de temps il restera fonctionnel. Tu payes plein pot pour un produit, mais l’éditeur peut décider de le débrancher quand ça lui chante.

Jeu Année de sortie Durée de vie Raison de la fermeture
LawBreakers 2017 1 an Manque de joueurs
Anthem 2019 2 ans Échec commercial
Babylon’s Fall 2022 8 mois Réception catastrophique

L’ironie d’un revival inattendu

Il faut reconnaître l’ironie de la situation : LawBreakers retrouve une seconde vie en tant qu’exemple politique. Le jeu de Bleszinski, développé chez Boss Key Productions après son départ d’Epic, avait tous les ingrédients pour réussir. Les mécaniques étaient solides, le gameplay nerveux, mais ça n’a pas suffi face à la concurrence impitoyable du marché des FPS.

Ce qui me frappe, c’est que ce débat parlementaire soulève des questions fondamentales sur notre façon de consommer les jeux vidéo. Les députés britanniques ont mis le doigt sur un problème que nous, joueurs, subissons quotidiennement sans vraiment pouvoir nous défendre.

La liste des pratiques problématiques s’allonge chaque année :

  • Fermetures de serveurs sans préavis suffisant
  • Absence d’information sur la durée de vie prévue des jeux
  • Impossibilité de récupérer nos achats numériques
  • Manque de solutions de préservation pour les joueurs

Au final, voir nos élus se saisir de ces enjeux me donne un peu d’espoir. Même si certains manient mieux la manette que d’autres, ils commencent à comprendre que les droits des joueurs méritent d’être défendus. Et qui sait ? Peut-être que LawBreakers aura finalement eu plus d’impact en politique qu’en gaming.

Romain